Ah Radiohead !! Leurs mélodies insensées, leurs textes aux multiples niveaux de lecture, voire quasi-impossibles à lire tant ils semblent appartenir à un univers régi par la seule volonté du groupe. De ce fait ils arrivent à échapper aux classifications et aux « cases » qui régissent le microcosme musical.
Tout ça pour dire l’amour quasi-incommensurable que je porte au quintet d’Oxford.
Alors quand un informateur mystérieux (merci Monsieur J!!) m’apprend qu’un auteur, en plus un auteur français, a signé une biographie du groupe, l’excitation est à son comble ! Mais elle se mêle à un soupçon d’inquiétude hérité d’une vieille appréhension envers la « littérature française ». Mais je vais vite être rassuré !
La biographie commence de façon tout à fait standard mais assez rapidement, des annotations moqueuses voire insultantes viennent semer le trouble. Presque inquiétantes, ces remarques laissent planer le doute sur la santé mentale de l’auteur, voire sur la qualité du travail de l’éditeur ! Mais dès le deuxième paragraphe, on découvre une deuxième biographie, celle de l’auteur des annotations. Bill Madlock est LE fan de Radiohead, le seul à les connaître et à comprendre le message véhiculé par le groupe. Cette adoration, cette vénération même, le mènera jusqu’à la folie et à l’irréversible.
Livre sur l’addiction et la dépendance, Big Fan est un livre dont Radiohead est un personnage plus qu’une véritable biographie élevant son sujet sur un piédestal. Les vrais fans n’apprendront en fait pas grand chose de nouveau mais se délecteront des remarques annotées par Madlock. On en vient à s’apitoyer sur ce personnage, adolescent obèse, mal-aimé et rejeté. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est l’écriture de Fabrice Colin. Rythmée, enlevée, avec des dialogues largement au-dessus des standards actuels, le livre ne se lit plus, il se dévore !
218 pages
Éditions Inculte
Jérémy