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Pleines de grâce - un dernier livre

Gabriela Cabezòn Càmara – Pleines de grâce

Pleines de Grâce est le premier roman de Gabriela Cabezòn Càmara. Publié en Argentine sous le titre « La Virgen Cabeza » en 2009 (la tête de la vierge), ce texte est le premier volet d’une trilogie, surnommée « La trilogie sombre » par la presse d’Argentine.

« La Vierge parlait comme une Espagnole médiévale et la journée commençait avec la première cumbia. Chacun articulait ce qu’il voulait dire dans sa propre syntaxe et c’est ainsi que nous avons construit la langue de cumbia pour raconter les histoires de chacun, j’ai entendu des histoires d’amour et de balles, de règlement de comptes et de sexe, cumbia joyeuse, cumbia triste et cumbia enragée toute la journée.»

Nous suivons Qüity, une journaliste de Buenos Aires, qui nous raconte une période de sa vie qui l’a mené à s’exiler en Floride avec sa compagne, Cleopatra. Qüity revient sur sa rencontre avec Cleo, travesti qui se prostituait jusqu’au jour où elle eue une apparition, la Vierge, et se lança dans un colossal projet.
Entourée d’habitant du bidonville d’El Poso, là où réside Cleo, ils se lancèrent dans la transformation de ce dernier en communauté autonome. Projet ambitieux et titanesque, mais qui ne sera pas du goût de tous et après des confrontations plutôt musclées, poussera Qüity et Cleo à fuir.

Un premier roman comme je disais, ainsi que le premier volet d’une trilogie, qui pose déjà la marque de fabrique de l’auteure. La représentation des classes et des genres dans la société. Par le truchement de Cleo, l’auteure pousse le lecteur à la réflexion sur la place de chacun dans ce grand tout, et ce que l’implicite culturel pose comme barrière au premier abord. Des personnages plutôt hétéroclites et représentatifs d’une société moderne et en constante évolution. Des protagonistes en quête de buts et de sens dans une vie souvent mise de côté par une société capitaliste.

Mais le roman ne se veut pas moralisateur pour autant, utilisant bons nombres de codes du roman pluraliste, il ne s’empêche pas de prendre sa propre identité. En jouant sur la forme du témoignage et par le biais des incursions fréquentes de Cleo, « pleines de grâce » se permet quelques digressions drôles et ne manquants pas de finesses.

”Pleines de grâce” est un premier roman fort, drôle violent et cru. Une petite pépite tout droit venue d’Argentine. Un texte court et fort qui est traduit d’une main de maître par l’excellent Guillaume Contré, à qui l’on doit déjà les excellentes traductions de « Brûlées » d’Ariadna Castellarnu ainsi que « La trilogie Sebastiàn Dun » de Ricardo Colautti, tout deux publiés chez l’Ogre.

Vous pouvez trouver le roman de Gabriela Cabezòn Càmara en format numérique sur la plate-forme Eden livre en cliquant ici.

 

Éditions de l’Orgre,
trad. Guillaume Contré,
201 pages,

Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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