Enfant maltraité depuis une dizaine d’année, Ippo, que les jeunes étudiants en quête d’âmes soumises ont pris pour cible, ne vit qu’à travers le harcèlement physique et moral. À chaque sortie de classe les mêmes rituels s’installent, des railleries, au début, puis le passage à tabac. Ippo est faible et il le sait, c’est pourquoi le jour où il décide enfin de prendre sa vie en main un boxeur professionnel prend soudainement sa défense et le met au défi de changer du tout au tout. Takamura pouvait-il se douter, à ce moment là, que le punch d’Ippo serait d’une violence sans précédent ? Pouvait-il se douter qu’en prenant sa défense il découvrirait un jeune prodige de la boxe ?
Le manga “Ippo” offert par le grand ” George Morikawa” prend ses racines dans le monde de la boxe anglaise. Localisé principalement au Japon (dans le premier arc), il conte l’avènement d’un prodige de la castagne “Ippo Makunouchi” qui passera du statut d’étudiant timide et persécuté à celui de “hard-puncher”. L’auteur, amateur de boxe, distille dans son œuvre un sérieux sens des techniques utilisées par les boxeurs professionnels. Jabs, Flickers, uppercut, toutes les techniques mise en avant par l’auteur donnent un côté sérieux à l’ouvrage. Toutefois pour ne pas tomber dans le cliché standardisé des ouvrages relatifs aux arts-martiaux, Georges Morikawa prend toujours le temps d’expliquer l’intérêt et l’utilité de chaque geste technique.
Il n’est cependant pas nécessaire d’aimer la boxe pour adhérer complètement au manga de monsieur Morikawa. Évidemment ça a été beaucoup plus facile pour moi, mais il reste néanmoins une part importante de l’ouvrage qui gravite autour des relations qu’entretiennent les différents personnages, les échanges verbaux endiablés par un humour décapant, les préparations physiques et surtout un protagoniste vraiment touchant qui trouvera dans ce club une sorte de seconde famille.
Si au premier abord Ippo semble être un manga destiné à la boxe il véhicule néanmoins tout un tas d’idées propres à l’auteur. La combativité, incarné par Ippo et son insatiable soif d’entraînement, l’amitié, le courage et la fierté. Et pour tisser son œuvre d’un fil d’or Georges Morikawa a un sacré sens de l’humour, parfois un peu lourd, parfois très fin mais qui met toujours les personnages dans des situations improbables où le seul moyen de s’en sortir c’est … d’attendre que ça passe.
Le rythme installé par l’auteur laisse véritablement peu de place au repos. Le caractère incisif des traits, l’approche des dessins plus «réel » que manga apportent un dynamisme propre à l’ouvrage. Lors des phases de combat les downs, les punchs et les techniques s’enchaînent à vive allure sans pour autant encombrer les bulles comme la plupart des mangas. Morikawa arrive à garder son univers assez propre et bien rendu par la qualité graphique de l’ouvrage.
Ippo est un manga dynamique où l’humour et les valeurs forment une pièce maîtresse. Des combats endiablés, de la sueur, des bourres-pifs, des dents qui sautent mais surtout un conte sur l’abnégation, l’effort et l’amitié.