Glenn Taylor fait figure d’outsider littéraire. Enseignant universitaire en Virginie orientale, ayant sorti un premier roman (La ballade de Gueule-tranchée) qui est un bon premier essai mais souffre d’une petite longueur dans la deuxième partie, le voilà de retour avec « Un homme loyal ».
Son second roman raconte l’histoire de Loyal Ledford, qui vit à Huntington et travaille pour la soufflerie Mann Glass. Ce jeune orphelin est fiancé à la fille du patron de l’usine. Quand l’attaque de Pearl Harbor éclate, Loyal, comme beaucoup de jeunes gens de son âge, décide de voler au secours de la nation. Il y découvrira l’enfer, en reviendra traumatisé, mais également endurci et avec un vrai sens du soutien et de la fraternité. En rentrant de la guerre il épousera son amour de jeunesse, prendra la direction de la soufflerie et, hanté par les souvenirs de la guerre, décidera d’installer sa famille dans la province de l’Os à moelle. Cette province est la propriété de ses deux cousins, les frères Bonecutter, marginaux qui vivent selon leurs règles et celles de la nature.
Ce roman est un petit bijou, qui m’a beaucoup fait penser au « monde selon Garp » de John Irving. Il déborde d’humanité et dans l’entreprise utopiste de Loyal on se prend à rêver d’intégrer la communauté de l’Os à moelle. Cela nous renvoie aux idées fondatrices des États-Unis, mais c’est surtout un roman qui parle du respect de soi, des autres et de son environnement. Personnages essentiels à cette histoire, les frères Bonecutter, gardiens de cette communauté et esprits de la nature, m’ont terriblement marqué et mériteraient un roman centré sur leurs vécus et leurs valeurs.
Pour finir, si vous n’avez pas encore fait votre sélection de livres pour les vacances, réservez une place de choix à ce grand roman !
512 pages
Éditons Grasset
Ted