Augustin Petit, soldat plein de rage et de haine pour les grands, responsables selon lui de la défaite de la France en 1919, est maintenant à la tête de la France. Plus connu sous le nom de Suprême, il a pu mettre en place ce dont il rêvait par-dessus tout, une politique discriminatoire très violente à l’encontre des grands. Rationnement alimentaire, granlags, tout est bon pour affaiblir les grands de France, qui n’avaient qu’à se raccourcir un peu. Mais Augustin a bien évidemment d’autres projets, parmi lesquels, enfin une revanche de son grand petit pays contre les perchards teutons. Et puis ces asperges de british aussi.
Accompagné de l’Auvergnat, fidèle parmi les fidèles, devenu président du Conseil, et de toute une bande d’hommes, tous plus courts sur pattes les uns que les autres, dévoués et aussi fins et intelligents qu’ils sont grands, le Suprême Augustin se lance dans une guerre qui pourrait bien devenir mondiale, afin d’éradiquer cette espèce nuisible qu’est le groupe des grands.
C’est avec un plaisir sans faille que nous retrouvons ici le terrible Augustin et sa bande de branques. Après la fin de la 1ère guerre mondiale et la montée du petisme, Augustin est donc à la tête du pays et commence à monter ses plans machiavéliques pour se débarrasser de cette sale engeance que sont les grands, et surtout, devenir le maître de l’Europe, dans un premier temps. Entre les tractations avec Vladimir Vermin, les alliances avec l’italien Vito Bellini et les affrontements épistolaires avec Churchill, Augustin tisse sa toile d’influence à travers le continent, espérant bien écraser d’abord l’Allemagne puis, dans la foulée, le reste. Mais c’est sans compté sur son équipe, toujours aussi à côté de la plaque.
Pierre Léauté continue dans l’élan du premier tome de son dyptique uchronique, garde et les mêmes et recommence ! On y retrouve sa précision historique, le tout recouvert d’une bonne couche d’humour et de référence culturelles plus tordantes les unes que les autres, On pense à Kaamelott dans les échanges des personnages ici, on reconnaît là une tirade fortement inspirée de la Cité de la peur. Ses personnages sont à côté de la plaque, parfois très loin, et Léauté les martyrisent pour notre plus grand fou rire !
Peut-être encore plus drôle que le premier, Guerre aux grands est en tout cas au moins aussi bien ! L’histoire reprend son cours, et la vilénie d’Augustin Petit n’a d’égal que l’incapacité de son entourage à venir à bout d’une mission simple.
À lire sans hésiter, Pierre Léauté termine en fanfare son Dyptique des Grands !
Le peuple de Mü
Disponible en papier et numérique