Quelque part dans l’immensité glaciale de l’espace, au-delà des anneaux de Saturne et des nuages acides de Venus, une planète inconnue déploie ses corolles. Végétalia possède une nature luxuriante et sauvage et est traversée de cours d’eau limpides. Seule une poignée de cyclopes semblent y vivre dans une harmonie paisible, minuscule tribu matriarcale constituée d’une adulte et d’un trio de fillettes.
Un beau jour, elles aperçoivent le corps d’un homme nu enveloppé d’algues, rejeté sur le rivage salé par la mer. Elles le soignent et attendent patiemment son rétablissement sous la touffeur mouvante de la canopée.
Son réveil marque la première rencontre avec la femme cyclope, qui l’entraine alors à la découverte de ce monde dont il ne sait rien. Ensemble, iels parcourent, sentent et goûtent aux prodiges de la faune et de la flore éclatante et dense qu’offre Végétalia. Si elle connaît déjà toutes les particularités et les secrets merveilleux de cette nature avec laquelle elle vit en parfaite symbiose, elle voit de nouveaux paysages inexplorés se dessiner aussi bien en elle qu’autour d’elle aux côté de ce nouveau venu.
Gwénola Carrère signe ici le premier volume d’Extra-Végétalia, une histoire onirique qui se passe de mot. Muette et chatoyante, cette échappée belle invite à la langueur par son rythme et à la contemplation par ses illustrations organiques et ondulantes. Dans cette jungle où se fondent cœurs et corps vibre un érotisme latent sensuel et chamarré, les deux créatures humanoïdes, tout d’abord étrangères l’une à l’autre, se devinent, s’apprivoisent et se mettent à nu avec la candeur de l’innocence. On assiste à leurs premiers pas, leurs vacillements timides, leur curiosité qui laisse place au désir.
On se laisse emporter et dépayser par les feux d’artifice de couleurs et de formes, les pages semblent habitées par les frémissements et les éclats de cette planète de bout d’univers. Véritable OVNI, ce premier opus séduit et transporte tout droit sur le sol de Végétalia, monde fertile à la végétation plantureuse.
Muet mais fourmillant, fort d’un graphisme unique et attractif, Extra-Végétalia évoque les récits de SF des années 70 (notamment La Planète sauvage) marqués par un ailleurs fantasmé et lyrique.
Une coédition des Requins marteaux et Super Loto éditions
80 pages
Caroline
C’est beau, je note, merci pour la découverte et bonne journée !
C’est un très beau voyage en effet 🙂
Bonne journée également !