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Jack Vance – Madouc

Ainsi se termine la trilogie de Lyonesse. En 1989, soit trois ans après le second volet, Jack Vance publie Madouc, l’ultime étape, et permettant ainsi de boucler un arc narratif qui aura vu les Isles Anciennes vivre de nombreuses péripéties ayant pris pour démarrage la jeune Suldrun. Une femme pour ouvrir l’épopée, une autre pour la conclure, entre… la magie d’un récit aux dimensions titanesques.

Depuis, bien que relativement confidentiel, l’œuvre de Vance a ses admirateurs purs et durs, qui vouent un culte à l’œuvre, mais cette dernière ne cesse, depuis son écriture de gagner en renommée, et il est fou de constater tout ce qui s’écrit autour de Lyonesse.

Ainsi, Madouc, comme son nom l’indique, s’articule autour de la jeune princesse, de sa jeunesse à la cour du royaume, reconnue comme fille de la défunte Suldrun. Mais plus le temps passant, plus l’énigme de sa naissance et l’identité de son père se font pesantes, et ainsi nous finissons par suivre Madouc et sir Ponpon, son écuyer, dans des quêtes ô combien tragi-comiques menant encore une fois dans des terres remplies de magies, de rites et de lieux incroyables. Quête multiple, car suite à un décret royal, prononcé par Casmir, celui qui rapportera des reliques chrétiennes en terre de Lyonesse se verra richement récompensé, surtout s’il s’agit du très convoité Saint Graal, dont les dernières traces se situent… Sur les Isles Anciennes ! Ce duo, rapidement complété par une troisième personne, et quête, vont aller d’aventure en aventure lors de ce dernier tour de piste.

Ainsi, Madouc propose de conclure ici la trilogie et de faire un pas supplémentaire vers ce qui mènera aux légendes arthuriennes. Moins frénétique que les deux précédents volets, Madouc gagne en profondeur, en ambiance et en subtilité. Nous prenons le temps, les rituels sont plus poussés, et nous pouvons vivre et ressentir les frustrations et questions de la jeune princesse ainsi que les enjeux qui se trament autour d’elle.

Et quelle figure incroyable que celle de Madouc, de la trilogie, il s’agit très certainement là d’un des personnage les plus fascinant, tant par ses origines et son parcours que par sa force de caractère et la profondeur que lui insuffle l’auteur. Madouc en vient à éclipser tout le reste et devient un personnage ô combien central et magnétique jusqu’à la toute fin de l’œuvre.

Il serait ridicule de classer les trois œuvres, mais force est de constater que la récompense est grande quand vous arrivez au troisième volet de la trilogie. On sent l’amour de l’auteur pour son univers et ses personnages, Jack Vance est d’une générosité sans égale envers ses lecteurs. Il faut reconnaître que cette empathie partagée en devient un réel déchirement quand on referme le livre.

La trilogie Lyonesse est une œuvre grandiose, qui mérite amplement son statut de culte, et qui devrait avoir beaucoup plus de reconnaissance. L’univers est grandiose, les personnages fascinants, l’histoire tantôt picaresque tantôt tragique est d’une maîtrise folle et le tout se lit avec un plaisir intense.

Refermer la trilogie est un déchirement, et l’envie d’y retourner se fera ressentir fortement. Alors il ne reste plus qu’à continuer le périple avec la saga des Terres mourantes. Quoiqu’il en soit, Lire Lyonesse, c’est accepter un dépaysement total et parcourir une grande épopée littéraire que l’on peut classer sans trop prendre de risque aux côtés de Tolkien, Le Guin ou encore Hobb. Indispensable, puissant et culte !

Éditions Le Livre De Poche,
Trad.E.C.L. Meistermann et Pierre-Paul Durastanti,
672 pages,
Ted.

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