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Jérémy FEL – Les loups à leurs portes

Alors que le match de la rentrée littéraire est lancé et que chacun louvoie pour appartenir au podium des librairies, les premiers romans sont souvent mis de côté, oubliés. Alors surtout n’oubliez pas – de toutes façons vous ne l’oublierez pas – le premier roman de Jérémy FEL, Les loups à leurs portes aux éditions Rivages.

Le premier roman de Jérémy FEL est un roman ambitieux, dense, terrifiant et complètement addictif. Il va donc sans dire que c’est un roman très réussi qui vous attends, gueule béante, grande ouverte, prêt à vous engloutir si par malheur vous y mettez les pieds ( Osez ! Osez ! ) .

Roman gigogne, nous suivons les traces d’une maison qui brûle, d’ une jeune femme dont la terreur est à la lisière de la folie, un couple qui aurait mieux fait de sortir un soir et au milieu de tout ça, un lien. Roman millefeuille, il faut vite le dépouiller de ses pages pour que l’on puisse trouver dans ce milieu aberration humaine ( inhumaine ? ) l’origine du mal. Comme on dit, le ver est dans le fruit.

Les loups à leur portes aurait largement pu avoir sa place en polar tant par sa noirceur que par les sujets qu’il aborde – séquestration, sociopathes, fascination de l’auteur pour l’égorgement – donc si vous aimez avoir les boules foncez et pensez aux grands comme Stephen King où encore Les Racines du mal de Dantec ( dans lequel j’ai particulièrement trouvé beaucoup d’échos) ; où l’horreur indescriptible est résolument celle de l’humain, et que tout cela a été pensé, calculé pour une chose qui souvent paraît absurde à notre échelle. Dans le genre affreux jojos fascinants et insondables, on pense de manière irrésolue à Jeffrey Dahmer ( lisez donc Mon ami Dahmer de Derf Backderf, cette bd est un chef d’oeuvre ! ).

Le style de Jérémy FEL est très cinématographique (et pourrait avoir une belle adaptation en BD ): les pages s’animent, faisant naître un univers grandiose, passant de la campagne profonde à un urbanisme décadent. Nous sommes proches de David Lynch pour son opacité et sa réalité humaine plus qu’inquiétante . On pense également pour sa froideur à la proximité de Mikael HANEKE période Benny’s vidéo et Funny games. Nous nous retrouvons lors d’une scène de séquestration au même dilemme : je continue ? Je continue pas ? Autant dire que nous sommes partagé entre l’effroi et l’excitation.

Bref ! Ne passez pas à côté de ce premier roman où les personnages sont tous plus moches les uns que les autres à l’intérieur, rongés par un mal obscur, impalpable et qui vous procurera quelques poussées d’adrénaline, une nuit blanche et quelques sueurs froides.

les loups a leurs portes.indd  Éditions Rivages

450 pages

Gwen

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À propos Gwendoline

Chroniqueuse

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