Titou, un orphelin, est recueilli par son grand-père, Pépé Jake, personnage excentrique porté sur le jeu et la bouteille, refusant de payer ses impôts et ayant récupéré d’un vieil indien agonisant la recette du « Vieux râle d’agonie » (boisson qui rend immortel). Titou a la passion des clôtures alors que Pépé Jake les déteste, mais ça colle entre eux. Puis vient la découverte d’un canard assez atypique nommé Canadèche.
Alors oui comme cela, c’est bizarre, cela n’a ni queue ni tête et pourtant ce petit livre est une merveille, un conte naturaliste, un roman initiatique, une fable enchanteresse ou tout simplement une courte histoire débordant de poésie et de tendresse. Les personnages sont curieux et attendrissants. Et puis Canadèche un animal « magique » inoubliable.
Bien loin des standards de la littérature américaine, Jim Dodge évolue en marge de tous ses contemporains. Il a un univers propre et un rythme unique. Il a écrit trois romans sur 30 ans de carrière. Si un jour vous voulez vous mettre à lire ce que les Etats-Unis font de mieux en littérature (à savoir Vollmann, Pynchon, Robbins, Dodge, Gass etc…) je vous invite vivement à commencer par ce petit conte qui sera un passe magique vers un univers qui n’a d’égal que sa propre folie.
Dernier point et qui n’est pas des moindres, L’oiseau Canadèche amorce tranquillement et sans violence, un grand, que dis-je un monument littéraire de ses vingt dernières années : Stone Junction…
114 pages
Editions Cambourakis ou 10/18
Trad. Nicolas Richard.
Ted