Miss Frost pivot de ce roman de John Irving, tourment de Bill qui révélera bien des facettes de sa trouble personnalité. Bill troublé par ses béguins « Contre nature » pour certains hommes et jeunes hommes, par son attirance pour des femmes matures aux petits seins. Enfance et adolescence d’un enfant en quête identitaire, qui se cherche et se découvre à travers le regard des autres, à travers son amour des livres, l’éducation que lui donne son grand père, son beau père et Miss Frost. Nous suivons la vie d’un homme dans toutes ses étapes de l’enfance à la vieillesse.
John Irving est un auteur à part dans la littérature américaine, on pourrait dire un auteur du « Vermont » tellement son style est en marge. Ses romans sont un mélange de romans initiatiques, de récits culturels distillant de nombreuses influences littéraires mais ce qui ressort le plus dans ses récits c’est la nostalgie ambiante, comme si chaque roman était une œuvre autobiographique de l’auteur, une œuvre qui parle de son passé. Il fait le coup dans chacun de ses romans, cela n’a pas toujours fonctionné, il y a un ou deux ratés mais dans l’ensemble cela fonctionne terriblement bien et on se retrouve à souvent repenser au « Monde selon Garp » ou « Hôtel New Hampshire » avec cette nostalgie qui nous donne envie de relire cet auteur.
« A moi seul bien des personnages » est sans doute son roman le plus touchant écrit à ce jour. Nous sommes face à un livre d’Irving plein d’humour, de tendresse, de moments tragiques et d’autres jubilatoires. Plus qu’un roman supplémentaire dans une longue carrière d’écrivain cet œuvre est un aboutissement du style « Irving » qu’il aura fait évoluer depuis son tout premier roman. Un de mes coups de cœur de cette année.
471 pages
Éditions du Seuil
Ted