Au Japon, dans un futur proche, le gouvernement est obligé de réformer le système judiciaire afin de faire face à la montée de la violence et de l’insécurité. La suppression de la peine de mort conduit les responsables à remettre en place le bannissement. Il s’agit de regrouper les coupables sur une des multiples îles de l’archipel nippon, plus ou moins éloignée suivant la gravité de son infraction. Et alors que le tribunal délivre la peine maximale à Ei Mikoshiba, le bannissant sur l’île du diable, on aperçoit un sourire se dessiner sur le visage du condamné. Il a enfin obtenu ce qu’il voulait et qui pourra le remettre sur la trace de l’assassin de sa famille.
L’île infernale conte l’obsession d’un homme, prêt à tout pour obtenir sa vengeance, quitte à sacrifier certains alliés de circonstance. Car il est implacable, dur et extrêmement motivé. Même si l’on sent qu’il pourrait créer des liens avec certains de ses congénères (ce qui arrive dans la suite du récit), le début de l’histoire nous le présente comme une force qu’on ne peut arrêter. Et il lui faudra tout ce caractère pour se sortir des nombreux pièges que comporte l’île. Car le seul endroit qui apparaît comme civilisé est en fait une sorte d’antichambre de l’enfer, permettant à certains de vivre dans des conditions décentes en exploitant l’immense majorité. On reconnaîtra sans peine une critique acerbe de notre système sociétal dans la description de “Paradis”, seule ville de l’île.
Le coup de crayon de Yusuke Ochiai est vif et nerveux. Les scènes d’action sont très bien traitées. Surtout l’auteur est très doué pour dessiner des yeux, des yeux en gros plan dans lesquels il arrive à faire passer toute une palette d’émotions. L’étendue de ces sentiments est plus importante que chez la plupart des autres mangaka que j’ai pu lire et cela permet beaucoup de choses, surtout que la plupart des personnages que l’on voit dans l’œuvre portent un masque sur tout ou partie de leurs visages.
L’île infernale est un manga qui conviendra à tous les lecteurs cherchant une histoire courte, efficace mais qui arrive à garder une certaine richesse et avec quelques rebondissements tout à fait surprenants.
Editons Komikku
3 tomes (série terminée)
Jérémy