Arthur Bramhall est un professeur de fac. Il a pris un congé et s’est isolé dans le Maine afin de retravailler un manuscrit qui s’est vu détruit. Frappé par l’inspiration il rédige en quelques jours seulement ce qui lui apparaît comme un excellent roman. Il le dépose dans une mallette sous un arbre afin de se rendre en ville pour acheter du champagne afin de fêter sa réussite. Malheureusement, un ours arrive et lui vole son manuscrit. Cet ours se rend alors en ville et se fait passer pour l’auteur et s’invente une identité : il s’appellera Dan Flakes. Le système médiatique s’empare alors de lui et en fait une superstar, auteur préféré de toute une nation.
Le livre nous décrit comment tout un chacun peut devenir une star quel que soient son passé, son apparence ou sa façon de s’exprimer. En effet quoi qu’il réponde à ses interlocuteurs, ceux-ci transforment les propos de l’ours afin de les faire correspondre à ce qu’ils attendent comme réponse d’un auteur un peu ermite. Ils transfèrent tous un peu de leur personnalité sur celle de l’ours, et tous se sentent donc très proches de lui. Il connaît également un succès assez important avec les femmes, celles-ci le trouvant totalement décomplexé et sachant très bien parler aux femmes, puisqu’elles aussi déforment ses propos afin de les faire correspondre à ce qu’elles en attendent.
Dans le même temps, on suit l’histoire d’Arthur, qui semble suivre une courbe quasi-inverse de celle de l’ours. En effet il se retrouve de plus en plus en phase avec la nature, sent des odeurs dont il n’avait pas l’habitude et voit son gabarit et sa morphologie se modifier radicalement.
Ce livre est juste extraordinaire : critique caustique et corrosive du système médiatique, charge contre les relations humaines où l’on ne prend plus la peine de vraiment découvrir ses interlocuteurs, apologie de la sincérité.
Je dois bien avouer avoir pris un immense plaisir à lire ce livre : frais, fluide et particulièrement drôle. J’ai vraiment envie de remercier le plantigrade qui l’a écrit !
Editions Cambourakis
Traducteur: Nathalie BRU
302 pages
Jérémy
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