Une étudiante et son modèle de nu en tête à tête le soir du réveillon, un duo d’agents spéciaux venus tout droit du futur se retrouvant à devoir gérer un chaton errant et un salon de coiffure vintage, un jardinier de cimetière dont le cœur bat pour un fantôme à la larme facile… Autant de situations plus ou moins rocambolesques où nous entraîne Lucie Bryon au fil d’Happy Endings, sa dernière bande dessinée aux allures d’herbier sentimental.
Après le très remarqué Voleuse, l’autrice s’essaye ici à un style plus lâché tout en conservant ses palettes aux bichromies douces. On y ressent la même inspiration shōjo qui s’en dégage, vibrant dans trois histoires rythmées par une tendre romance et un humour espiègle, appuyé par l’utilisation de trames empruntées aux codes du manga. Qu’elle soit brève ou découpée en plusieurs chapitres, chacune possède sa propre dynamique portée par des personnages rendus attachants en quelques coups de crayon et des décors poétiques finement esquissés. Lucie Bryon s’amuse à glisser une pointe de fantastique, apportant ainsi un aspect rocambolesque à ce jeu de rencontres placées sous le signe du destin, où les tentatives maladroites vont de pairs avec les papillons dans le ventre.
L’expressivité du trait de Lucie Bryon dégage une réelle sensation de liberté, de sensualité. On se laisse emporter par la fraicheur des personnages, nous lançons dans l’exploration des différentes facettes du sentiment amoureux à leurs côtés. Le long des tranches de vie contenues dans Happy Endings, on assiste à une véritable éclosion mêlant balbutiements rouge tomate, mains moites et fous rires complices.
Une bande dessinée solaire et joliment exécutée, aux allures de baume au cœur !
Sarbacane
168 pages
Caroline