Alors là, on a une équipe de champions du monde poids lourd du grand banditisme ! Là les mecs sont hors concours, la classe internationale, le pedigree voyou de chez voyou qui ferait passer un mafieux pour un enfant de cœur. Je vous présente le trio d’enfer, la nouvelle référence en matière de kidnapping et de demande de rançon, Ivo, Toni & Tito. Tito en premier, vivant toujours chez sa mère et ayant contracté une grosse dette auprès d’un sombre et violent Zlatan, ensuite nous avons Toni, dit l’aromate – en rapport aux flatulences qu’il ne peut s’empêcher de dispenser à son entourage- petit et trapu et enfin pour terminer ce trio infernal il y a Ivo dit Tringlebouc qui est un grand chauve – enfin presque à en juger par les cheveux rescapés sur sa nuque- aux chicots totalement pourris.
Ben figurez-vous que ces trois « loustics » là ont eu le plan de l’année ! Non en fait réflexion faite le plan du siècle ! Je vous le donne comme ça vient sans enjoliver le plan car il se suffit à lui-même : kidnapper la femme d’un des plus important et riche industriel de la région et réclamer une rançon honnête d’un million d’euros.
Alors comment trois raclures pareilles peuvent-elles y arriver ? Et surtout est-ce que ce plan génial va marcher ? Et comment ce plan va évoluer si on ajoutait par exemple… un ragondin blanc – non, non pas albinos, bel et bien blanc ! – deux témoins de Jéhovah, trois tueurs à gages, une perruque et un festival de musique ?
A votre avis ?
Quelque part entre le Dortmunder de Donald Westlake et les loosers magnifiques de Magnus Mills se trouve l’univers de Matteo Righetto. Son histoire, ses personnage, la région Padano-venitienne, des répliques crues et sans ambages, tout ça ne pouvait créer qu’un roman noir et absurde, qu’une mésaventure à l’humeur grince-dent proprement géniale.
Il s’agit ici de son premier roman traduit en France par Laura Brignon pour les éditions La dernière Goutte. Un premier roman court, même peut-être un poil trop court, mais un roman jubilatoire, qui se déroule aussi vite qu’il ne se lit. Un pur Pulp à l’italienne, crasseux et vulgaire au dénouement aussi catastrophique que le plan de départ. Vous l’aurez compris, tout simplement une petite merveille à lire.
Tout comme son compatriote Niccolò Ammaniti (La fête du siècle, 10/18), les italiens prouvent qu’ils sont capable d’écrire des romans de divertissement de qualité qui n’ont rien à envier aux meilleurs auteurs anglais ou américains. Une belle découverte, un auteur que l’on espère revoir chez nous avec d’autres romans de cette trempe-là.
La Dernière Goutte
Fonds Noirs
Trad. Laura Brignon
145 pages
Ted