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Mer noire – Dov Lynch

Dimitris est un ancien de l’IRA. À la mort de son père, l’organisation manifeste à nouveau de l’intérêt pour son grand frère, Nico. Après avoir abattu un officier celui-ci a été banni d’Irlande, évitant le peloton d’exécution de justesse, au nom du père, grande figure du mouvement. Mais depuis son départ, Nico n’a donné aucun signe de vie. Seuls quelques mots de son père avant sa mort évoque le probable départ du fils aîné pour Soukhoumi, ville d’Abkhazie sur les bords de la mer Noire. Quittant son île sur laquelle plus rien ne le retient, bien au contraire, Dimitris part à la recherche de son frère pour lui annoncer le décès du paternel.
À première vue étrange, le choix de Soukhoumi n’a rien d’accidentel. La mère des frangins, qui a laissé sa famille des années plus tôt, est une Grecque originaire de cette ville. Auparavant melting-pot rassemblant toutes les origines et cultures gravitant autour de la mer Noire, la région est déchirée par les guerres régionales d’indépendance, et Nico aurait rejoint l’un des groupes combattants.
Dimitris se lance alors dans une traversée de l’Europe sur les traces de son frère et remonte à la source de ses origines maternelles.

« Il quitta la cabine et remonta sur le pont. Dans l’obscurité, la terre, les montagnes et les plaines n’existaient plus, la nuit et la mer habitaient seules le même monde impraticable. »

Incisif, brusque, Mer Noire est un petit roman déroutant et surprenant. Écrit au couteau, suites de phrases brèves et directes, nous sommes transportés rapidement aux côtés de Dimitris, fractionné qu’il est par sa place de second, second fils, rôle secondaire dans l’IRA, pour qui ce voyage peut être une possibilité de se retrouver. Parti à la recherche d’un frère perdu de vue bien avant son bannissement en suivant la route d’exil de sa mère absente, il va plonger au cœur de conflits violents et vides de sens pour lui, comme, finalement, toutes les guerres.

Au rythme des traverses des voies ferrées ou de la houle poussant un bateau sur la mer Noire, sa traversée prend des allures de voyage initiatique. Quête de son passé, de son histoire, de sens, il constate la continuelle transformation de tout ce qui l’entoure et pourrait bien finalement être en quête d’apaisement.

 

Mer noire couv

141 pages

Éditions Anacharsis

Marcelline

À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

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