David Berkowitz alias « fils de Sam » est le tueur en série le plus intriguant de tous les tueurs modernes. Sévissant dans la fin des années 70, dans un New-York pas si loin de la vision de Taxi Driver. Le fils de Sam va s’attaquer aux femmes, de préférences brunes, durant un été caniculaire.
C’est ce que retient un citoyen lambda de ce fait divers sordide. Mais l’histoire est beaucoup plus complexe que cela. A-t-il agi seul ? entendait-il vraiment un démon (Sam) lui aboyer des ordres ? A-t-il fréquenté des sectes, groupuscules ou églises satanistes ? Que se cache-t-il derrière toute cette histoire, ce balai de personnalités troubles qui ont croisé le chemin de David Berkowitz ?
Michaël Mention revient sur cette affaire dans un roman qui a quasiment à voir avec un essai. Après, très certainement, un travail de recherche conséquent et minutieux, il raconte l’histoire telle qu’elle s’est déroulée. Son univers, la culture de l’époque, en particulier la musique qui domine toute une partie du récit, les mouvements spirituels en vogue, mais aussi les traumatismes d’un passé récent qui a profondément marqué l’Amérique ( JFK, Bob Kennedy, Watergate, Vietnam, Martin Luther King) tout ce marasme est passé sous la loupe de l’écrivain Mention pour en sortir une parfaite analyse du milieu dans lequel à grandi, mûri et sévi le fils de Sam.
Grâce à l’alternance de points de vue (un chapitre récit quasi journalistique, un chapitre journal intime de Berkowitz) le livre ne démérite pas en tension et suspense et reste un très bon polar, qui évolue dans les mêmes sphères que la trilogie « Underworld U.S.A » du maître Ellroy.
Intense, complet et complexe le fils de Sam fini par nous perturber, et même par nous interroger sur les réelles motivations du tueur, s’il a commis les meurtres seuls et surtout si Sam était réellement dans sa tête ou alors une personne physique qui lui dictait quoi faire et à quel moment.
Histoire mystérieuse, énigmatique et quasi-métaphysique par moment, « Fils de Sam » pourra être lu comme un simple polar, ou comme un « docu-fiction » qui s’efforce de reconstituer un évènement troublant de la vie new-yorkaise des années 70. Mais dans tout les cas Berkowitz hantera pendant un long moment vos pensées et ce bien après avoir fini de lire ce roman.
Éditions Ring
385 pages
Ted.