John Wayne Gacy est de retour. Après avoir exterminé deux démons, il est sûr d’une chose : il en reste, et ils viendront le chercher. D’où lui vient cette certitude ? Il en a appelé un au téléphone ! Et de^puis il attend, guette et harcèle tous ceux qu’il suspecte d’être cette abomination. Alors, lorsqu’une vague de nouveaux meurtres vient frapper la petite ville de Clayton, il en est presque soulagé. Enfin elle est là et il peut reprendre ses habitudes de chasseurs, laissant ainsi libre cours à ses pulsions macabres. Car John Wayne Gacy sait qu’il est très proche du sociopathe et que ses désirs les plus inassouvis tournent plus autour du meurtre que du sexe. Alors qu’il se découvre un penchant pour la très jolie Marcie Jensen, les tueries en ville lui laisseront-ils le temps de profiter de cette relation naissante ?
Dan Wells vient ici clore sa trilogie. Après Je ne suis pas un Serial Killer et M. Monster, John Wayne Gacy revient et, le moins que l’on puisse dire, c’est que rien ne va mieux. Brooke, la fille avec laquelle il avait presque commencé une romance dans le tome précédent, a peur de lui : ses envies sont de plus en plus fortes et il a un mal fou à se contrôler. Ou plutôt il trouve en la chasse aux démons un merveilleux moyen de décharger sa violence. Et ce qui frappe ici, c’est que l’enquête précédente réveille ses pires instincts : froideur, absence d’empathie totale et sclérose de l’émotivité. Ce qui passe pour des atouts chez certains (n’est-ce pas, Sherlock) peut passer pour des tares effrayantes chez des adolescents de 16 ans à peine. Et c’est là que Dan Wells réussit à nous montrer à la fois la bénédiction et le handicap de son héros.
Le passage à l’âge adulte est on ne peut mieux illustré par cette métaphore réussie, à savoir accepter ses émotions et savoir les considérer non comme une faiblesse mais comme une force, qui nous sépare de la bête en nous. C’est en acceptant ses sentiments qu’il parvient enfin à surmonter ses craintes. Mais le prix qu’il aura à payer pour cela sera lourd, presque écrasant.
Un livre d’une étincelante noirceur, entre leçon de vie et apprentissage de soi, qui se laisse dévorer comme une friandise douce-amère.
Editions Pocket
Traduction : Elodie Leplat
382 pages
Jérémy