En 2012 vous avez beaucoup entendu parlé de « Karoo », le génial roman de feu Steve Tesich. Mais si, ce fameux roman qui a été évoqué à toutes les sauces par les médias. Le roman que Jérémy a encensé et où l’on s’est battu comme des vieilles mégères dans l’équipe pour le chroniquer tant nous l’avons adoré.
Et bien vous n’avez encore rien vu, enfin si à la lecture de « Karoo » vous ne vous êtes pas dit « mouais c’est pas mal on dirait du Percival Everett en moins bien » c’est que vous n’avez pas lu « Effacement ».
Thelonius Ellison dit « Monk » ou « Monksie » est un auteur « afro-américain » talentueux mais boudé par le succès qu’il devrait avoir. Professeur universitaire menant une carrière brillante, mais peu satisfaisante. Célibataire et vivant en Californie alors que le reste de sa famille vit à Washington D.C, Monk est un auteur pas « assez black » dans son écriture pour certains ou trop « blanc » pour d’autres. Vous l’aurez compris il a le cul entre deux chaises.
Puis un jour un roman caricatural et mal écrit parlant de la vie dans le Ghetto, stigmatisant les noirs américains connait un vif succès aux Etats-Unis. Cela rend fou Monksie qui décide d’en faire une caricature en écrivant un roman du « Ghetto » sous pseudonyme.
Le succès est fracassant mais des soucis familiaux viennent pimenter sa vie et son dégoût suscité par le succès de son roman « pastiche ».
Effacement est drôle, faussement abordable et extrêmement bien construit. Il permet surtout de découvrir, pour ceux comme moi qui ne le connaissaient pas encore, un auteur talentueux, une bête de somme ayant déjà à son actif quatorze romans. Il est également professeur de littérature à l’université en Californie et là je me dis que ce doit être vraiment classe d’avoir Percival Everett en professeur tant son univers est intéressant. Un auteur à suivre.
366 pages
Actes sud/ Babel
Ted