Caroline vit avec son père dans la forêt, dans une sorte de petite cabane, au sol, camouflée par des branches. Ils se déplacent sur les cailloux pour ne pas laisser de marques dans les fougères, ne s’assoient pas sur les troncs d’arbres pour ne pas laisser de traces sur la mousse, se cachent dès qu’ils entendent un bruit ou un chien. Ils vivent de récupérations, mais vont également quelque fois acheter des provisions au supermarché local en changeant de tenue pour ressembler à n’importe qui.
Elle étudie des encyclopédies, possède un jouet en forme de cheval s’appelant Randy (qui possède un secret écrit sur un papier et mis dans le ventre du jouet). Ils vivent cachés, chichement, mais sont heureux, jusqu’au jour où un joggeur va apercevoir Caroline…
Peter Rock a écrit un livre envoûtant, écrit à la première personne, du point de vue de Caroline, l’immersion est assurée par l’écriture simpliste et les descriptions minimalistes, une réelle sensation de voir à travers ses yeux. Les mystères entourant les deux personnages, ce besoin qu’ils ont de se cacher et les découvertes que nous faisons tout au long de ce court roman nous poussent à vouloir toujours en lire un peu plus et on se retrouve rapidement à la dernière page sans s’en rendre compte.
Inspiré du fait divers de Franck (vétéran de la guerre du Vietnam) et sa fille Ruth qui ont vécu pendant 4 ans dans une forêt vers Portland. L’abandon est un roman qui touchera par son attachement aux personnages, ce besoin de comprendre pourquoi ce choix de vie? Et surtout par le style d’écriture minimaliste et lumineux de Peter Rock qui lui donne une dimension presque surréaliste. Un vrai coup de cœur.
259 pages
Éditions Points
Ted