À l’heure où les voyages sur la lune pourraient se démocratiser, quelques millions étant malgré tout nécessaires, Tom Gauld, toujours une longueur d’avance, nous propose un regard calme mais acerbe sur la vie lunaire. Une nouvelle fois, il nous invite à réfléchir sur nos comportements et nos rapports à la société de consommation actuelle.
Aller sur la lune, rêve de nombre d’enfants. Ici, l’homme a recrée une copie de la vie terrienne sur la lune. Appartements, cafés et jardins sous bulle, tout y est. Et comme sur Terre, la Lune bénéficie d’un service de police de pointe ! Un policier qui patrouille tout le jour afin de faire régner l’ordre. Enfin s’il y avait au moins une seule infraction … Dans ce monde qui s’enferme pour bénéficier de l’oxygène nécessaire à la vie, tout est aseptisé. Et peu à peu, les gens fuient, préférant rentrer sur la planète originale. Une terre qui les fait à nouveau rêver, une terre où le contact est réellement humain.
«Vivre sur la Lune. Quelle idée ! Ça paraît bête à présent…»
Très vite, les humains sont remplacés par des machines, pas toutes prévues pour la lune d’ailleurs. Bientôt la population frôle le zéro. Et la mutation de notre policier est refusée, faute de remplaçant. Le voilà condamné à rester dans un rêve déserté, oublié.
Toujours avec l’économie de moyen qu’on lui connaît, Tom Gauld parvient à nous interroger sur l’exil, sur la vacuité et les déceptions de nos rêves. Parce qu’après tout, sur la Lune, le plus beau est encore la Terre pour ces humains exilés. Une planète qui exhorte au partage, aux relations humaines et aux échanges, un lieu de vie.
Éditions 2024,
traduction de Catherine Leroux,
96 pages,
Aurore.