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Rob Swigart – Little America

Orville veut tuer son père Orville, Orville – fils, toujours – veut devenir pompiste à Little America (station service grandiose dans le Wyoming). Orville – senior – pense que son fils est un raté, un bon à rien. Orville – senior – bave en secret sur la femme d’Owen (le cousin d’Orville junior). Owen transporte des marchandises sensibles (nucléaire). Tout ce petit monde se croise et grandit, tout ce petit monde magouille et tourne en rond, mais tout ce petit monde a un destin assez unique à Squash, tout près de « Little America ».

Les éditions Cambourakis font le coup de la perle rare qui a sagement dormi pendant presque quarante ans avant d’être traduite et éditée en France. Généralement, dans ce cas là on peut craindre le pire, mais ici, l’annonce n’est pas mensongère. « Little America » est cette perle tant attendue ! Traduit d’une main de maitre par François Happe, ce roman est une ode satirique à l’Amérique des 60’s et 70’s. Ca sent l’essence, les conspirations et le nucléaire. Vous ne rêvez pas, bienvenue dans l’Amérique de la contre-culture.

Mouvement unique au monde dans la littérature, la contre-culture littéraire 60’s et 70’s est un style américain à part entière. De par son contexte géopolitique et culturel, cette émergence va donner lieu à des romans inventifs, drôles et intelligents. Des auteurs pointus et incroyablement généreux vont écrire des chefs d’œuvres absolus que l’on ne cessera jamais de redécouvrir. Je veux parler d’auteurs emblématiques tels que Thomas Pynchon, Tom Robbins, Kurt Vonnegut, Ken Kesey etc…
Ce mouvement littéraire fut un immense fourre-tout, que ce soit la guerre froide, celle du Vietnam ou de Corée, la bombe atomique, le rock, la drogue, le sexe, le cinéma, la télévision ou encore les théories conspirationnistes. Tout ce marasme fut le terreau d’œuvres incroyables.
Rob Swigart avec « Little America » s’inscrit clairement dans cette mouvance. Plus abordable que ceux cités plus haut, il n’en demeure pas moins un auteur multi facettes intéressant et apportant un contenu littéraire riche.

« Little America » est rock n’roll, va à deux cent kilomètre heure dans une insoutenable légèreté. Le spectre atomique règne, les voitures sont reines et le sexe plein d’insouciance. La vie est belle et folle, c’est cet univers qui rend le lecteur accroc à ce livre. Une découverte sur le tard, mais un livre indispensable pour tout amoureux de littérature américaine contemporaine. Faites donc une petite place entre vos Robbins et vos Kesey pour accueillir « Little America » vous ne le regretterez pas.

Rob Swigart - Little AmericaEditions Cambourakis
Trad. François Happe
255 pages

Ted

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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3 Commentaires

  1. Excellente analyse . Je rajouterais que ce livre complètement déjanté est très drôle.

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