Vinz et Angelino tentent leur chance en plein cœur du désert californien, espérant tomber sur un filon d’or et ainsi devenir riches. Bon, c’est évidemment sans compter qu’ils s’y prennent un peu trop tard : la ruée vers l’Or c’était bien quarante ans plus tôt et il n’y a pas un bout de terre qui n’a pas été tourné et retourné. Mais la patience (et surtout la chance) paie, et Lino dégote une pépite ! Il ne leur reste plus qu’à profiter de l’aubaine, en dépensant leur petite fortune au saloon… S’ils ne se font pas dépouiller avant bien sûr.
Vinz ressemblant à la version miniature de Ghost Rider, le duo ne passe pas des plus inaperçu et s’attire vite des ennuis beaucoup plus gros qu’eux. Sans compter que suite à un violent choc à la tête, Lino se met à apercevoir des choses aussi étranges qu’inquiétantes, et démontre une soudaine et surhumaine dextérité au combat. Cette pépite d’or semble mener à leur perte plutôt qu’à leur félicit, car plus le récit avance, plus ils se mettent du monde à dos…
Si le speach vous dit quelque chose, c’est normal ! Mutafukaz 1886 reprend les héros et les ingrédients de la célèbre série du Label 619, remplaçant les tours de béton étouffantes de Darkmeat City et ses vibrations de la West Coast, pour la poussière arides des aventures du Far West ! En effet, pour fêter les quinze ans de son chef d’œuvre Mutafukaz, Run s’allie à Hutt pour ré-imaginer l’histoire dans un tout nouveau contexte, celui ébouriffant (et au doux parfum de nostalgie) des Westerns.
Loin d’être un simple rabâchage, cette réadaptation donne un véritable second souffle aux aventures de ces deux anti-héros, toujours aussi losers et attachants ! Les auteurs jouent notamment sur l’apparence d’Angelino, qui de par sa couleur de peau noire dans un environnement où les blancs sont prédominants (sans compter qu’on est à peine vingt ans après l’abolition de l’esclavage aux USA), essuie des remarques franchement racistes.
Far West oblige, de nouveaux personnages entrent également en scène, comme un clan d’Amérindiens qui vont sûrement jouer un rôle important dans la suite de la série.
Run et Hutt en profitent alors pour faire un point rapide sur la tragique Histoire de natifs américains, dans un soucis important de recontextualisation.
Ici, les guerres des gangs de l’opus original semblent donc faire placent à une lutte pour la survie d’un peuple, en parallèle avec la destinée croisée des deux potes galériens Lino et Vinz.
Découpées en cours fascicule, ces nouvelles aventures viennent enrichir le micro-univers Mutafukazien avec brio, à partir de cette idée aussi loufoque que géniale : Mutafukaz au Far West, ça donnerait quoi, en fait ? Run manie le scénario à la perfection, ajoutant du contenu sans noyer la trame originale, en en conservant le dynamisme et le charme, tandis qu’ Hutt nous fait l’honneur de planches vivantes et soignées, aux couleurs brûlées par le soleil californien.
Une très belle surprise, dont les prochains volumes semblent très prometteurs !
Ankama éditions
Label 619
Caroline