Il existe toutes formes de sorcières. Certaines possèdent d’immenses pouvoirs alors que d’autres ne maitrisent pas les arts occultes. Il y en a des amusantes, des énigmatiques ou encore des inquiétantes. Mais, quelle que soit leur spécialité ou leur histoire, elles ne finiront jamais de nous étonner !
Les parents d’Aneth sont un peu soucieux, cette année leur petite fille fait sa rentrée des classes à l’école de magie après plusieurs années de cours à la maison. Malgré sa timidité, la sorcière en herbe va rapidement se lier d’amitié avec Connie, tester plein de formules et enchainer les boulettes !
Élodie Shanta nous entraine une nouvelle fois dans son univers décalé, peuplé de créatures adorables et rehaussé d’une bonne dose d’humour absurde. De courts strip se succèdent avec une histoire plus générale en toile de fond, où gravitent plusieurs personnages tous plus bizarres et mignons les uns que les autres ! Dans ce premier tome des aventures d’Aneth l’apprentie sorcière, on croise notamment Frig, Frag et Frog, le trio inséparables de batraces (à ne surtout pas confondre avec de simples grenouilles !) ou encore l’extraterrestre Hermiald, aussi serviable que farfelu. Sans oublier bien sûr notre héroïne, qui accumule les maladresses cocasses et les lettres désabusées à l’attention de ses parents.
De plus, l’autrice parvient toujours à croquer le caractère de ses protagonistes en seulement quelques cases, nous les rendant attachants au premier coup d’œil ! Magie & pissenlits ouvre une nouvelle série haute en couleur, dont on a hâte de découvrir la suite !
Aneth, apprentie sorcière tome 1 magie & pissenlits
Élodie Shanta
Glénat jeunesse
80 pages
Au fin fond d’une forêt profonde vit une femme répondant du surnom de La Poupée du loup. Les gens du village la craignent et la rejettent, lui prêtant de mauvaises intentions et la traitant de sorcière mangeuse d’enfants ou encore d’empoisonneuse. Bien décider à leur prouver sa gentillesse et sa bienveillance, la mystérieuse ermite va alors décider de leur offrir l’éternité en regroupant tous les éléments nécessaires à sa création : des comètes fraichement cueillies, un feu de maison pas commode et enfin une des plumes de la légendaire chouette de l’hiver.
Les superbes dessins de Mathilde Poncet nous plongent dans une ambiance onirique rehaussée de couleurs riches et chatoyantes et où la nature abonde follement. Mais ce joli tableau est également ponctué par l’exclusion et les préjugés dont souffre La Poupée du Loup, faisant écho à la chasse aux sorcières qui a marqué un pan de notre Histoire, mais aussi à une intolérance qui sévit toujours de nos jours.
Ainsi, L’éternité dépeint parfaitement les croyances infondées que l’on peut porter sur celles et ceux qui ne vivent pas comme « tout le monde ». Son énigmatique héroïne doit montrer patte blanche pour s’intégrer et rejoindre une communauté qui la rejette, devant encore plus faire ses preuves que n’importe qui d’autre pour briser les craintes qu’elle inspire et s’extraire d’une solitude qui lui pèse depuis trop longtemps.
Un bel album hors du temps, aux accents de merveilleux et aux illustrations flamboyantes.
L’éternité
Mathilde Poncet
L’étagère du bas
40 pages
Régulièrement, une petite fille est envoyée en commission chez la Tante Tikita. Malgré le fait que l’aïeule l’accueille systématiquement avec gentillesse, lui offrant une infusion parfumée accompagnée de délicieuses tartines et que sa mère la rassure, elle appréhende toujours ces visites dans cette maison recouverte du sol au plafond de plantes séchées et de mystérieuses fioles colorées. Sans compter les énormes sacs en toile d’où la vieille dame extrait de lourdes nattes de cheveux afin de les tisser : d’où proviennent-elles ? De fillettes, comme elle ?
Possédant une aura particulière et poétique, Le Goûter de la sorcière se penche sur nos craintes infantiles, celles qui enveloppent l’inconnu de magie et d’ombres. L’obscurité humide de la cave où Tante Tikita descend, son dos voûté et ses mains noueuses, ou encore sa connaissance des herbes médicinales et aromatiques, tout ceci forme un terreau fertile pour l’imagination galopante de la narratrice. Il faut dire que dans le village, l’étrange métier de cette grand-mère jumelé à son indépendance en fait une personne excentrique pour les adultes, sorcière pour les enfants.
Chaque image de ce conte moderne fourmille de détails, d’animaux chimériques évoquant l’univers fantasmé du peintre Jérôme Bosch. Tout y semble à la fois poussiéreux, ésotérique et romanesque, un peu comme si l’on goûtait le monde par le prisme de la petite fille. Elle traduit ce qu’elle ne peut expliquer ou croire non pas rationnellement, mais avec rêverie et tout devient alors tour à tour mystérieux, inquiétant et poétique.
Le gouter de la sorcière
PassePartout
40 pages
De Nadia al Omari, illustré par Richolly Rosazza
Traduit de l’italien par Florence Camporesi