Los Angeles de nos jours, la famille Nordhoc vit dans une maison aussi rock n’roll que le train de vie qu’ils mènent. Zan, le père, romancier en panne d’inspiration est Dj dans une radio pirate qui émet du fin fond d’un canyon. Viv, la mère, photographe, est idéaliste et a des cheveux turquoise. De leur union est né un garçon, qui a douze ans au moment des faits, et ils ont adopté la petite Saba, émigrée éthiopienne, dont les origines sont mystérieuses.
Les revenus se faisant moins abondants et un mauvais crédit immobilier (arff le taux variable) pousse doucement la famille Nordhoc à la rue. La menace de saisie tombe, les délais autrefois accordés ne le sont plus.
Vous l’avez compris, cela sent le sapin. Alors quand Zan reçoit une invitation à Londres pour participer à une conférence sur la fin du roman c’est toute la famille qui part en vadrouille vers une aventure aussi originale que foutraque.
Satire sociale, ethnique et consumériste, Radio Ethiopie dans sa loufoquerie nous offre une vraie matière à réflexion et propose une alternative assez unique pour une famille en déroute qui doit affronter « l’establishment ». Le découpage particulier des chapitres de Steve Erickson, tout comme pour « Zeroville » apporte une certaine dynamique et recentre le récit sur les éléments importants. Moins inspiré que « Zeroville », Radio Ethiopie reste un bon roman qui nous dévoile une vision assez originale de ce que peut-être une littérature contemporaine qui dépeint une démocratie presque « Ubuesque ».
On pourrait cataloguer Steve Erickson dans les auteurs post-modernes, ou contemporains ou je ne sais quelle autre catégorie, mais c’est bien plus que ça, comme un certain Don DeLillo, l’auteur propose une vision atypique de la vie, de la société et de l’absurde. Ne cédant pas à la facilité il propose des livres faussement accessibles et beaucoup plus profonds que ce que l’on pourrait croire.
Steve Erickson arrive encore à faire mouche et reste clairement un auteur à suivre.
Ted