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Tamsyn Muir – Gidéon la neuvième

Tamsyn Muir risque de faire parler d’elle, en France, dans la sphère SFFF, avec son cycle littéraire. Ce mois-ci, nous découvrons cette autrice Néo-Zélandaise avec son premier roman, Gidéon la neuvième, qui n’est autre que le premier volet de la quadrilogie « La tombe scellée », paru en avril dans la collection Exofiction chez Actes Sud.

Pour la petite anecdote, et surtout du propre aveu de l’autrice, dans une interview pour « The Nerd Daily », son cycle lui aurait été inspiré lors d’un long vol entre Auckland et Heathrow. Se retrouvant coincée pendant plus d’une journée dans cet avion, l’autrice trouva l’expérience assez analogue au fait d’être enfermée dans un cercueil. De la commença à germer l’histoire de Gidéon et de Harrowhark, ses protagonistes évoluant dans un univers de Nécromancie.

Car ici, il s’agit avant tout et essentiellement de nécromancie. Dans un système solaire différent du notre, des humains ont peuplé les différentes planètes, à la différence d’autres castes, ces derniers sont des nécromanciens. Répartis en neuf maisons, ils ont tous, au fur et à mesure de la construction de leur empire. Autour du Necrolord, empereur de tous et chef de la première maison, les différentes maisons ont sur développer leurs spécificités. Au sein de la neuvième, nous suivons Gidéon la neuvième, d’origine inconnue, sa mère ayant échoué sur la planète de la neuvième maison, enceinte, et est morte en mettant au monde Gidéon. De cette enfance d’orpheline, Gidéon va se construire une réputation de rebelle et tenter plusieurs fois de s’enfuir. Ce qui s’est toujours soldé par des échecs et de punitions plutôt violentes. Rebelle et guerrière, Gidéon manie l’épée à deux mains comme personne. Force brut, avec un humour cinglant, cette dernière côtoie la fille du roi et de la reine, à savoir Harrowhark Nonagesimus la toute jeune nécromancienne. Cette dernière détestant en tout point Gideon. Harrowhark se retrouve, après une énième tentative de fugue de Gidéon, et une raclée cinglante avec l’aide de squelettes qu’elle a réanimée, à embaucher cette dernière comme cavalière. La première maison appelle les héritiers des huit autres pour élire, après la résolution d’énigme, les nouveaux « Lycteur.e.s » du necrolord. Comprendre ici, les plus proches serviteurs de l’empereur. Cette invitation va pousser Gidéon et Harrowhark à explorer Canaan, la première maison, qui cache bien des secrets et monstres.

Ce premier tome, sans révolutionner le genre, mène son histoire avec brio. Prenant le temps d’être descriptif, l’autrice développe une histoire à la croiser des genres de la fantasy, de la SF et de l’horreur. Ce qui est déjà, en soit, une réussite, mais l’autrice, se permet ici de proposer un huis-clos dans sa forme la plus classique, pour le plus grand plaisir de nos nerfs.

Cette forme narrative à l’avantage de maintenir une tension permanente dans l’histoire et créer ce phénomène qu’à pu ressentir l’autrice dans cet avion. Tout se passera ici, en ce lieu, tous les personnages sont connus et rien n’y réchappera comme le veut la forme. Et il faut bien admettre que la formule marche merveilleusement bien. Tamsyn Muir sait tenir son histoire de bout en bout, maintenir la tension et surtout développer un univers avec ses propres codes d’une manière absolument remarquable.

On peut reprocher quelques facilités dans l’histoire, deux trois ficelles plutôt grosses, mais c’est vite pardonné tant, le développement des personnages et de Gidéon en particulier est bien traité. N’oubliez pas qu’il s’agit ici d’un premier roman. Au-delà de ce petit point noir, il en ressort que Gidéon la neuvième est un excellent premier volet qui promet une suite au moins aussi intéressante, voir plus riche encore. On devrait entendre parler de l’autrice de plus en plus souvent.

Acte Sud,
Exofiction,
Trad. Stéphanie Lux,
522 pages,
Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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