Il existe un dicton japonais: “tout clou qui dépasse doit être enfoncé”. Tetsuya Tsutsui tente une autre approche: il met des vers dans le bois!
Un homme nu erre au hasard dans une rue piétonne de Sasahara. Il s’effondre raide mort quelques mètres plus loin. La police découvre alors l’origine du décès: la filariose, une maladie parasitaire qui peut s’avérer contagieuse. Ils vont ainsi tenter de lutter contre l’épidémie et découvrir que tout ceci n’arrive pas par hasard.
Le style visuel de Tsutsui fait des ravages dans cette histoire: les situations glauques et dérangeantes collent si bien à ce dessin dur et sombre, tranchant et vif dans le trait. On en arriverait presque à se demander d’où vient le malaise que l’on ressent.La violence graphique n’a d’égale que la noirceur du propos. Car à travers ces zombies fabriqués, c’est la standardisation de nos sociétés modernes que Tsutsui pointe du doigt. Et ces malades nous renvoient à nous-même, à la façon dont nous essayons de nous fondre aux autres en société, quitte à nous renier nous-mêmes. Cette insertion sociale forcée est un léger grossissement de la société japonaise, dans laquelle la norme est la seule voie acceptable.
Un manga qui va vous perturber et vous bousculer, pas forcément par les situations en elles-même mais bien par son sujet.
Éditions Ki-Oon
3 tomes (série terminée)
Jérémy