La petite ville de Concord est secouée par une série de suicides. Une vague de pendaisons, comme une frénésie d’en finir. Sans compter le nombre important de personnes qui ont abandonné leurs postes, occasionnant ainsi une gêne importante dans la plupart des secteurs. Alors bien sûr la question vient immédiatement : pourquoi ? Tout simplement car les gens vont mourir. Oh comme tout le monde, me direz-vous. Sauf que dans ce cas précis tout le monde sait qu’il ne lui reste que six mois. En effet une météorite destructrice a été repérée et, au bout d’un long suspense, sa collision avec la Terre a été confirmée. Alors les gens sont entre fatalisme résigné et volonté absolue de vivre ses derniers rêves avant la fin. Les gens n’ont plus à se soucier de leur santé à long terme, n’ont plus de plan d’épargne à prévoir et profitent donc de ce qu’ils leur restent à vivre. Alors quand l’inspecteur Palace trouve le suicide d’un homme suspect, il se heurte à la résignation et à l’incrédulité de ses collègues, blasés par leur travail et par le comportement des gens. Jeune policier idéaliste, Palace ne va pas en démordre et poursuivre son enquête jusqu’au bout, quel qu’en soit le coût.
Le contexte dans lequel se déroule l’intrigue est oppressant. Les gens vivent sans espoir et l’atmosphère générale s’en ressent fortement. Une chape de fatalisme a englobé le monde au lendemain de l’annonce fatidique et les sentiments des hommes s’en retrouvent exacerbés : l’égoïsme comme l’altruisme, l’amour comme la haine. Cette ambiance rend le roman quasi-surréaliste : les gens s’adonnent massivement au suicide, la prise de drogue se généralise, la plupart des sociétés ferment leurs portes faute de salariés.
Au milieu de ce chaos généralisé, l’enquête du jeune inspecteur nous sert de relais avec une certaine normalité, nous permettant d’être presque surpris du combat que mène ce policier pour la vérité au milieu de collègues désabusés que l’on serait presque enclin à suivre dans leur nonchalance. On arrive à s’étonner du fonctionnement de la société malgré tout : en effet de nombreux services fonctionnent encore tels que la police, les hôpitaux…
L’écriture de Ben H. Winters est très agréable, fluide et teintée d’une nostalgie assez compréhensible au regard des circonstances. Un livre prenant et à lire d’urgence, avant la fin.
Editions Super8
Traduction : Valérie Le Plouhinec
345 pages
Jérémy
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