Il arrive quelques fois que l’on craque pour un titre, d’autres fois on se décide à la couverture du livre. J’avoue que cet achat fut fait de la plus impulsive des manières lors d’un salon littéraire auquel je ne pensais pas forcément me rendre. Maintenant que je vous ai parlé un peu de ma vie (désolé pour le manque d’intérêt littérairement parlant), rentrons donc dans le vif du sujet et vérifions si l’objet porte bien son titre (hormis le fait qu’il soit effectivement très beau).
Neal Cassady est un jeune américain dont nous découvrons un peu la vie au travers de la première partie de sa correspondance. Oh bien sûr il vous apparaîtra facilement que la correspondance d’un jeune américain peut être d’un ennui mortel ! Il convient à ce moment de citer quelques uns des destinataires de ses écrits : Jack Kerouac, Allen Ginsbergh… Neal Cassady a eu une influence extrêmement forte sur les auteurs phares de la Beat Generation. Après quelques pages de lecture il est assez facile de voir pourquoi : ses lettres sont un hymne à la vie, une ode à la liberté et à l’expérimentation. Drogue, sexe et dépendances (principalement aux deux premiers cités, mais aussi aux femmes) sont abordés le plus librement du monde dans un style tantôt épuré, tantôt léché et séduisant (au gré de l’état de l’auteur au moment ou il écrivait ces lignes), mais toujours tendu et vibrant d’une nervosité à fleur de peau. On découvre au fil des pages la vie d’un homme désespérément libre, quitte à faire souffrir les autres en les quittant subitement. Amantes et amants, ne sont pour lui que des aides à la progression dans sa compréhension de lui-même. On peut également lire entre les lignes de ces échanges épistolaires la peur, la peur d’être seul, de ne plus être désiré, de ne plus attirer l’attention où qu’il aille.
On peut se faire une assez bonne idée de la folie qu’a su provoquer chez des intellectuels comme Kerouac et Ginsbergh un homme de la nature de Cassady, sauvage, indomptable et tellement lié à ses sensations la où les autres réfléchissent souvent à deux fois avant d’agir. Il avait apparemment ce pouvoir sur tout le monde, entretenant des liaisons avec ses ex-femmes longtemps après le divorce.
Ce livre est un témoignage sur une époque révolue, de liberté quasi-absolue et de vie au jour le jour sans penser au lendemain plus que le strict nécessaire. La naissance de la Beat Generation au travers de la vie de son icône la plus méconnue mais dont la vie résume à elle seule tout un courant de pensée.
Editions Finitude
Traduit par Fanny WALLENDORF
325 pages
Jérémy
Bonjour,
Au cas où vous ne le sauriez pas : Finitude a fait paraître cette année le second volume de cette correspondance, intitulé “Dingue de la vie et de toi et de tout”.
A bientôt.