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Voyage, poésie et nature, des vacances au creux des livres

Enfin les vacances, enfin le temps de lire, allongé·e dans l’herbe, loin du fracas du monde et de son absurdité. Enfin le temps du voyage, de l’ailleurs, du rêve. Et enfin le temps d’écrire et de partager un peu ses lectures.

Ici, quelques textes dont la lecture fut forte, mais dont le temps pour en parler plus longuement avait manqué.
Des textes à lire, à offrir, à partager.

Méditerranée, Panaït Istrati, L’échappée & Dix heures en chasse, Jules Verne, L’œil d’or

DeuxMediterrannée classiques enfin réédités, et toujours aussi beau et jouissif.
Suivre Adrien Zografi lors de ses voyages autour de la Méditerranée est un vrai bonheur. Un sentiment de liberté devant des paysages merveilleux, un humour et une galerie de personnages à nuls autres pareils….Syrie, Liban, Egypte, Grèce… Embarquez-vous avec Istrati pour suivre les vents de la Méditerranée.

Quand on parle de Jules Verne, c’est pour se souvenir des voyages extraordinaires et des aventures fantastiques.

Mais c’est passer sous silence la veine satirique et moqueuse de cet écrivain prolifique. Jules Verne, invité par une lointaine connaissance à une partie de chasse, nous y décrit joyeusement les us et coutumes de ces étranges personnages que sont les chasseurs.

Une journée de chasse qui ne se déroulera décidément pas comme prévue. Une petite redécouverte joyeusement irrévérencieuse.

Assommons les poètes, Sophie G. Lucas, La contre-allée & Les ronces, Cécile Coulon, Le castor Astral

Assomons les poeteAprès une plongée au tribunal correctionnel avec son lot de petits délinquants et d’injustices judiciaires avec « Témoin », après l’univers précaire des SDF puis des laissés-pour-compte de la crise américaine avec « Moujik moujik », Sophie G. Lucas continue son œuvre poétique.
Dans une veine toujours sociale et documentaire, c’est cette fois son quotidien de poétesse qu’elle analyse. Poétesse c’est une occupation à plein temps malgré les rendez-vous Pôle emploi, les métiers précaires, les ateliers d’écritures bancales…
Mettre de la poésie en prison, à l’école ou dans la rue, « c’est un manière d’être au monde, de ne pas trouver sa place, parce que toujours inconfortable. »

Dans « Les ronces », Cécile Coulon nous parle elle aussi de son métier d’écrivaine, de raconteuse d’histoires.
Les roncesÀ travers une œuvre en vers libre, puissamment rythmée, elle nous plonge dans un univers onirique, fait de la nature auvergnate, de déambulations en forêts, de pensées fugaces et d’une mélancolie qui rappelle les longues soirées d’hiver, ou la fin de l’été.

Des poèmes à la Carver, avec une puissance d’évocation gigantesque parce qu’elle nous parle de moments minuscules, de rencontres et de sentiments.
Des recueils résolument politiques, protéiformes et contemporains. Une œuvre à découvrir.

Une chronique par Lou d’un autre recueil de Sophie G. Lucas ICI

Elisée, avant les ruisseau et les montagnes, Thomas Giraud, La contre allée & Histoire d’un ruisseau et histoire d’une montagne, Elisée Reclus, Arthaud poche

EElisée Reclus est un personnage assez fascinant, par son œuvre et par son regard à la fois naïf et exigeant sur le monde qui l’entoure. Connu pour son œuvre politique, ou son travail de géographe, il fut avant tout un amoureux de la nature.
Très jeune, en Dordogne, il arpente les chemins pour ramasser des pierres. Bien vite il révolutionnera la géographie en analysant les liens entre l’humanité et son milieu naturel, le tout avec une écriture digne d’un poète.
Quoi de plus beau que de raconter la vie d’une goutte d’eau, de son départ dans une source de haute montagne jusqu’à son arrivée en mer. Puis, de raconter la vie de toutes les gouttes d’eau. Celles du désert, celles des forets, celles des nappes phréatiques et des grottes. Et de faire ensuite le même chemin avec les montagnes, les glaciers, les rocheuses…

Thomas Giraud, par une plume concise et poétique nous fait une introduction à l’oeuvre de Reclus, par son enfance et son voyage initiatique à pied de la suisse à la Dordogne.
Deux textes à lire pendant la quiétude des vacances pour apprécier les paysages et la lenteur d’une marche à travers la campagne.




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