La compagnie K m’a touché. Ce recueil de témoignages fictifs donne dans sa globalité un roman et surtout un constat amer de la première guerre mondiale vue par les américains. William March ayant participé à cette guerre qui aura coûté la vie à de nombreux GI’s notamment dans la tristement célèbre bataille du bois de Belleau, en est ressorti traumatisé. Le roman aura mis dix ans à être développé et publié par son auteur. Sorti en 1933 aux USA, comparé régulièrement à « A l’ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque. Ce livre culte aux États-Unis nous est enfin proposé en version française par la maison d’éditions Gallmeister avec une traduction aux petits oignons de Stéphanie Levet.
Ce roman m’a intrigué par sa forme, 113 témoignages, 113 fantômes d’une guerre qui a apporté son lot de surprises dans le bon et le mauvais sens. Le plus intéressant dans cette forme de témoignage c’est de se rendre compte que ce sont les anecdotes qui font la grande Histoire, Le roman tient dans 113 chapitres courts qui ne parlent pas de la guerre mais du quotidien avant, pendant et après avec des opinions, des réactions, des réflexions qui diffèrent de chapitres en chapitres ce qui apporte ce côté authentique et unique que n’arrivent pas à recréer d’autres romans traitant de la première guerre mondiale. Le coup de génie de l’auteur est justement ce découpage qui offre une immersion totale pour le lecteur, la sensation de se retrouver dans les tranchées, dans leurs quotidiens.
Pour les plus curieux il existe le même genre d’histoires découpées en scénettes mais du point de vue anglais en bd « La grande guerre de Charlie » de Patt Mills et Joe Colquhoum.
288 pages
Editions Gallmeister
Ted