Le génial William T. Vollmann en plus d’être un grand écrivain américain, a un talent certain pour le travail de journaliste, notamment l’investigation journalistique. Il publie régulièrement des reportages ou des essais sur différents thèmes avec le même souci du détail, presque névrotique.
Fukushima, on en a beaucoup entendu parler, de cette préfecture qui a fait la une des médias en mars 2011 lorsque suite à un tremblement de terre, la centrale nucléaire de Fukushima s’est prise de plein de fouet un tsunami, ce qui a endommagé les réacteurs de la centrale et crée une fuite de radiations massive.
Dans « Fukushima : Dans la zone interdite », William T. Vollmann ne s’intéresse pas à la catastrophe, mais à l’après. Equipé de protections rudimentaires et d’un dosimètre de qualité douteuse (un dosimètre sert à mesurer les taux de radioactivité). Parcourant les alentours de la zone interdite, dans un premier temps, et ensuite se rendant dans la zone interdite Vollmann s’est intéressé à tous les habitants qui ne comprennent pas un mal invisible qui n’a même pas d’odeur, ne comprennent pas pourquoi ils ont tout abandonné ou bien encore pensant qu’ils vont bientôt pourvoir retourner là bas. Mais c’est aussi un constat, le constat que la situation dépasse sans aucune mesure les doutes des autorités, les rendant souvent incompétentes.
Nous sommes loin de l’univers barré et romancé de William T. Vollmann, mais plus dans un pur exercice journalistique, sans sensationnalisme car à la différence de tout ce que les journaux télévisés du monde entier nous déversent à la figure à longueur d’année, Vollmann rend ses lettres de noblesses au journalisme et son devoir d’information.
87 pages
Éditions Tristram / Souple
Ted