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Yama loka terminus

Yama Loka Terminus – Léo Henry & Jacques Mucchielli

Connaissez-vous Yirminadingrad ? Non ? C’est cette ville, aux portes de la mer Noire. Elle vaut le détour. Ou pas d’ailleurs… C’est un endroit attirant, séduisant, terrifiant. Il s’y passe des choses étranges. Sur les ruines d’une URSS qui flotte comme un mirage, la cité affronte le néo-libéralisme toutes griffes dehors et les entrailles à l’air. Les artistes ne créent que la destruction, la guerre est proche, peut-être déjà présente dans les esprits. L’espoir n’est qu’une vague notion, comme la vie. Mais Yirminadingrad, comme elle peut créer le vide, crée le plein, le trop, le sans-limite. Les gens s’accrochent et n’abandonnent pas. Malgré les violences, les abandons, les absurdités, les restes d’une humanité abandonnée le cadavre encore chaud et suintant, le sang se bat pour relancer la machine. Dans Demain l’usine, on fait cadeau d’un emploi vain à des ouvriers, qui reconstruisent sans arrêt la production de la veille, démontée par d’autres. Pour autant, quand l’humiliation de trop arrive, l’orgueil revient et avec lui la lutte. On ne perd pas espoir, on le cherche pour s’y accrocher.

Yirminadingrad nous présente ses facettes les plus sombres et les plus envoûtantes. Entre expérimentation et réalisme, anticipation et magie, Léo Henry et Jacques Mucchielli construisent sous nos yeux une ville plus vraie que nature, imaginant ce monde post-soviétique presque post-apocalyptique qui nous semble effarant, et qui pourtant, à peu de choses près, pourrait déjà être là.

En 21 récits, tous différents et pourtant tous liés, Yama Loka Terminus nous présente  un portrait d’une modernité cauchemardée qui fait ressortir des peurs bien concrètes, sociales, humaines, saisissantes. Pourtant, Yirminadingrad garde cette aura de mystère et de charme, elle reste ce maelström de folie et nous nous y promenons longtemps après avoir refermé la dernière page. Ça tombe bien, car comme toutes les villes, elle vit, et son expansion continue, dans Bara Yogoï et Tadjélé, récits d’exil. Elle vit encore plus car un quatrième recueil est en cours d’édition (et nous vous en parlerons un peu plus très prochainement), elle vit tellement que différents artistes se la sont appropriée pour y mettre leur patte : théâtre, musique… Vous pouvez la voir sur scène, l’écouter en la lisant. La contempler, grâce aux dessins sublimes de Stéphane Perger.
Yirminadingrad existe, et vous avez déjà la pointe du pied dedans !

Plus d’infos sur l’univers
Le financement participatif pour le quatrième tome : Adar – Retour à Yirminadingrad

Yama Loka TerminusÉditions Dystopia Workshop
320 pages

Marcelline

À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

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