Mons Kallentoft – accompagné de Markus Lutteman – revient en grande forme et signe un nouvel opus avec Zack à La série noire chez Gallimard pour notre plus grand bonheur ! Un texte dopé à l’adrénaline qui se lit d’une traite lors une nuit d’insomnie.
Pour la faire courte, Zack Herry est un jeune flic surdoué qui aime se défoncer en boîte la nuit. Il aime les pulsations de son corps sur de la musique Techno et un peu trop la coke. Moche pour un flic et d’autant plus que ses collègues se doute d’un truc.
Quatre femmes d’origine thaïlandaise qui travaillaient dans un salon de massage sont retrouvées assassinées façon boucherie. On se rend vite compte que ce salon de massage était affilié à un réseau de prostitution et à plus haute enseigne, à la mafia Turque et que le boss du truc est plutôt du genre taré sadique que gentilhomme en costard-cravate et bouche en coeur. La course contre la montre commence pour Zack et ses collègues qui ne savent pas où ils mettent les pieds…
En regardant de loin, on se dit que l’intrigue est un scénario vu et revu et le personnage de Zack – flic sous coke et garçon sensible – un cliché notoire. Sauf que Kallentoft est un maître habile ! Les pistes sont sans cesse brouillées, les situations s’enchaînent et nous voilà en proie à un appétit féroce, ne souhaitant qu’une chose : finir ce bouquin pour avoir le fin mot de l’histoire.
Zack est également un texte riche en personnages secondaires attrayants allant de la gekette surdouée à l’aveugle qui a la langue bien pendue. Même Zack, qui avouons-le pourrait être un personnage très agaçant se révèle être un personnage attachant. Noyé dans ses contradictions, tentant d’apaiser ses nerfs à coup de coke et d’aventures d’un soir, Zack est un personnage sensible qui se cache et n’avance pas sans l’avis de son meilleur ami, Abdula, un dealer de petite zone. Propulsé dans cette aventure pleine de testostérone, le personnage prend une ampleur superbe.
Outre cela, Kallentoft donne l’image d’une Suède glauque, en proie à une violence latente, jamais réellement exposée. Il souffle sur ce roman un petit air des premiers maîtres en la matière : Sjowall et Wahlöo, grands auteurs de romans noirs suédois qui ont écrits à quatre mains des romans noirs incroyables avec en toile de fond une Suède grise, bétonnée et à l’esprit incontinent.
Zack traite aussi d’un sujet d’actualité brûlant, à savoir celui des « migrants » et de leur terrible réalité. Magouilles, prostitutions, violences : toutes ces femmes à qui l’on ment et qui se retrouve à vendre leur corps sans avoir même le droit à une identité propre.
En bref, Zack est un très bon polar qui s’avale d’un coup. On court après les pages jusqu’à perdre haleine et on en redemande ! Donc un petit conseil : gardez-vous de commencer ça le soir sinon c’est la nuit blanche assurée ! Bonne lecture !
Editions Gallimard
400 pages
Gwen